Une rencontre peu glorieuse

Une rencontre peu glorieuse

L’histoire se refait toujours a dit un vieux sage. Et bien tout jouvenceau que je suis, je peux vous assurer mesdames et messieurs, que cette maxime peut être de mise encore aujourd’hui.

Je me promenais à travers les contrées inhospitalières du désert de Sada Mussein, il y a encore très peu de temps, alors que je cherchais une ville isolée et peu défendue pour gagner… heu …heu… voler quelques reliefs de repas qu’une brave ménagère aurait oublié sur le bord de sa fenêtre. Je souffrais très souvent des affres de la faim à cette époque.

Prés d’une rivière, dont j’ai oublié le nom, je décidais de faire halte en attendant la tombée de la nuit, plus propice à mes petits larcins quotidiens.

Je me mis à l’ombre d’un bosquet, et ne tardais pas à m’endormir du sommeil du juste.

Soudain, un rugissement horrible me tira du sommeil profond dans lequel je m’étais installé, et des frissons glacés parcoururent mon le corps en un clin d’œil : une bête de cinq mètres de haut et de deux d’envergure au moins, galopait vers moi, tous crocs dehors et babines sanguinolentes.

Je compris en une seconde ce qu’elle voulait : moi !!

Un autre monstre approchait, là sur la droite et aussi un troisième sur ma gauche, encore presque plus effrayants que les autres, car d’une taille au dessus. Un mâle, surement.

Fuir ? Faire face ? Oui, mais me défendre avec quoi ? Je n’avais qu’un vulgaire coutelas qui ne ferait surement pas l’affaire.

Debout, dans le soleil couchant, j’hésitais encore quand la première créature fondit sur moi à la vitesse de l’éclair.

J’eu à peine le temps de distinguer une forme noire, aussi grosse que celle d’un nounours blanc agrémenté d’une gueule rouge sang et de griffes de cinquante centimètres de long au moins, que je sentis l’ombre immense du carnivore me recouvrir.

Par un sursaut de survie, je fis un pas sur le coté et évitais in extrémis la bête sauvage qui s’abattit lourdement à coté de moi.

Heureusement que je cours vite car je n’ai du mon salut que dans la fuite peu glorieuse certes, mais efficace, je l’admets !

Mais trois monstres décidés à me partager en « en cas », me poursuivaient tout en hurlant à qui mieux-mieux.

Les secondes qui suivirent me semblèrent des heures et je vis ma courte vie défiler devant moi en un instant.

Soudain, je trébuchais sur une racine et m’étalais lamentablement dans l’herbe rase et jaunie de la savane. Mon sort était scellé :

C’en était fini de ma vie aventureuse de jeune homme insouciant, de ma vie tout court d’ailleurs !

Voila, il ne me restait qu’une dernière chose à faire : défendre chèrement ma vie avec mon couteau qui ne ferait d’ailleurs pas de miracle.

Mais une rage sanglante me prit et je lançais de nombreuses imprécations vers ces créatures et implorais Nabla d’écourter mes souffrances.

Le combat fut bref : Je tuais le premier animal d’un seul coup de mon arme et le sang gicla sur mon pourpoint élimé.

Quand le deuxième se présenta sous mon couteau, je tentais à nouveau mon coup mortel mais hélas, je ne fis que blesser mon adversaire et reçus au flanc, un coup de griffe qui pénétra profondément mes chairs.

Avec un gémissement de douleur, je m’écroulais, et lâchais mon couteau.

Mon sort était jeté, la seconde bête agonisait à deux pas de moi quand la troisième fondit sur moi pour l’hallali.

Hélas, bien qu’ayant repris mon arme, je me savais bien incapable de m’en servir.

Alors dans un dernier sursaut de rage, Je lançais l’arme en direction de l’animal, en hurlant ma haine et mon désespoir.

Je n’ai pas compris ce qui se passa alors.

Le fauve hurla plus fort que moi, et s’abattit en m’étouffant à demi sur mon corps supplicié, en m’étouffant à demi; sans un mouvement, raide mort.

Je réussi non sans difficultés à me soustraire de cette masse puante et dégoulinante de sang et m’assis sur mon séant, épuisé, mais éberlué de cette victoire inattendue.

Bien sur, j’étais blessé grièvement, mais j’étais encore en vie pur l’heure ! Ca alors ! Comment cela avait il été possible ?

Le couteau que j’avais jeté de toutes mes dernières forces et de toute évidence sans viser, avait atteint l’œil de mon ennemi et pénétré profondément son cerveau, tuant net le redoutable animal.

Je laissais là mes trois cadavres et tout en me trainant dans des souffrances atroces, je gagnais l’orée de la ville ou un quidam généreux me soutint pour me conduire à l’hôpital local ou je reçu les soins appropriés.

Ce que je retire de cette aventure ?

Point n’est besoin d’être fort, surarmé, pour vaincre sans périr !! Il suffit souvent de beaucoup, mais alors vraiment de beaucoup de chance !!

Alors, ne faites pas comme moi !! ARMEZ VOUS jusqu’aux dents !!